Réalisé par Todd Phillips, « Joker: Folie à Deux » est un thriller psychologique et musical sorti le 2 octobre 2024 dans nos salles.
Une plongée dans la folie
En 1983, deux ans après avoir semé le chaos sous les traits du Joker, Arthur Fleck, interprété par Joaquin Phoenix, est interné à l’hôpital psychiatrique d’Arkham, à Gotham City. Tiraillé entre ses deux identités, il attend son procès, tandis que sa renommée continue de grandir à l’extérieur des murs de l’institution. À l’intérieur, Lee Quinzel, jouée par Lady Gaga, une psychiatre également internée, développe une fascination pour Arthur. Ensemble, ils se rapprochent peu à peu, partageant leur folie à travers la musique. Pendant ce temps, les partisans du Joker se mobilisent, réclamant sa libération, amplifiant ainsi la tension autour de son destin incertain.
Un mélange de genres qui ne convainc pas
La relation destructrice évolue entre les deux personnages est le coeur du film. On oscille entre instants de complicité troublante et éclats de violence et de follie, tandis que Gotham sombre aussi dans le chaos. Cependant, à travers cette toile de fond sombre, Todd Phillips introduit un élément surprenant : de nombreuses séquences musicales qui transforment des moments clés en véritables numéros de comédie musicale.
« Joker: Folie à Deux » semble vouloir innover en mélangeant les genres, mais l’expérience s’avère laborieuse. Le film peine à trouver son équilibre entre thriller psychologique et comédie musicale. Le rythme est souvent trop lent, les scènes musicales paraissant déplacées au sein d’une intrigue qui aurait dû privilégier la tension dramatique. Plutôt que d’ajouter une dimension originale, ces séquences chantées diluent l’impact émotionnel et rendent l’ensemble décousu.
Sauvé par ses acteurs
Malgré ces défauts, on ne peut nier par contre la puissance des performances des deux acteurs principaux. Joaquin Phoenix reprend son rôle avec une intensité toujours aussi impressionnante, et Lady Gaga surprend par sa capacité à incarner une Harley Quinn complexe. Leur alchimie est palpable, et leurs scènes ensemble parviennent à capter l’attention même lorsque le scénario s’essouffle. Malheureusement, ces moments de grâce sont trop souvent interrompus par des choix de mise en scène déroutants.
Joaquin Phoenix | Lady Gaga |
Une réalisation ambitieuse mais confuse
Todd Phillips mise sur une mise en scène grandiose, mais l’exécution peine à convaincre. La photographie est très soignée mais le contraste entre les tons sombres de Gotham et les numéros chantés créent un effet de rupture plutôt qu’une harmonie. Les morceaux musicaux, signés par Hildur Guðnadóttir, sont techniquement réussis, mais leur omniprésence détourne l’attention de l’intensité dramatique du récit. Ils deviennent presque un élément perturbateur, affaiblissant la tension plutôt que de la soutenir.
Un film ambitieux tuée par sa recherche d’originalité
« Joker: Folie à Deux » avait toutes les cartes en main pour renouveler l’expérience du premier film, mais se perd dans ses propres ambitions. Trop mou et mal rythmé, le film n’arrive jamais vraiment à installer une tension durable, et ses séquences musicales finissent par étouffer l’intrigue principale. Seuls les acteurs, excellents dans leurs rôles, parviennent à sauver un tant soit peu l’ensemble. | |
Note : 2,5/5 |
|