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Le rachat d’Activiation par Microsoft est-il en péril ?

Le rachat d’Activision, incluant aussi Blizzard et King, par Microsoft est-il en péril ? En effet, les autorités de la concurrence étant sceptiques quant aux conséquences que cette fusion pourrait avoir sur le marché, ont lancé des enquêtes. De plus, certains actionnaires majeurs d’Activision n’ont pas approuvé ce rachat et leur opposition sont un obstacle supplémentaire à ce projet. De grands acteurs du marché comme Sony (pour les consoles) et Nvidia (pour le cloud gaming) se montrent aussi très actifs pour empêcher cette opération qui, selon eux, peut les faire vaciller.

Les craintes

Il est clair que l’acquisition d’Activision permet à Microsoft de s’engager plus fortement sur le marché du jeu vidéo. La présence renforcée sur ce secteur permettra à l’entreprise américaine de profiter des nombreuses opportunités qui s’offrent à elle, notamment en termes de développement technologique et marketing. D’un côté le mastodonte américain va pouvoir accroitre encore un peu plus son marché du Cloud avec Azure dans un domaine très demandeur et de l’autre son image grand public va forcément bénéficier de la grande popularité des productions Activision (Call of Duty, Crash Bandicoot, …), Blizzard (Diablo, Warcraft, Overwatch, …) et King (Candy Crush). De plus, même si ce rachat représente un investissement important (68,7 milliards de dollars), Microsoft a pu bénéficier de la décote actuelle d’Activision suite aux nombreux scandales de toxicité au sein de ses différentes strates de management.

Les consommateurs peuvent aussi se montrer inquiets d’une telle mainmise.  Vont-ils pouvoir continuer à profiter de leurs jeux préférés sur les plates-formes concurrentes ? Le prix des jeux et du Game Pass (service d’abonnement) ne vont-ils pas grimper en flèche ?

Les obstacles

La FTC (commission américaine de contrôle des pratiques anticoncurrentielles) étant étroitement liées aux démocrates, est clairement en guerre contre les GAFAM. Du coup ce rachat par Microsoft est la cible idéale pour montrer les dents. C’est pourquoi elle a décidé le 8 décembre dernier de poursuivre en justice la firme de Satya Nadell afin de l’empêcher de finaliser cette opération qui va donner encore un peu plus de force à un mastodonte de la tech. En parallèle la commission Européenne tarde à donner ses prérogatives et celle du Royaume Uni vient de repousser la date limite de diffusion des résultats de son enquête. Tout cela met la pression à Microsoft mais ils ont toujours plus d’une carte dans leur manche. Comme ils ont déjà commencé à le faire, ils peuvent s’engager à des contres parties comme le fait de continuer à proposer les licences liées à ce rachat sur toutes les plateformes pendant encore plusieurs années. De même l’avis de ces commissions reste consultatif, ils peuvent très bien forcer le passage et gérer par la suite un procès de grande ampleur. Leur armée d’avocat aurait surement de quoi faire avec les petites lignes des lois antitrust de chaque marché.

 


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