Clair Obscur: Expedition 33 est un jeu de rôle développé par le studio montpelliérain Sandfall Interactive et édité par Kepler Interactive. Il est disponible sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series X/S.
Qui dit studio français, dit que ce n’est pas un JRPG. Et pourtant, il s’impose sans doute comme l’un des plus modernes et inspirés de ces dernières années. Un paradoxe ? Pas vraiment. C’est surtout la preuve qu’on peut aimer profondément un genre, le digérer, et le réinventer avec brio. Et cette fois, ce sont des Français qui l’ont fait.
Table des matières
- Un compte à rebours mortel
- Une ambiance unique, entre poésie, mélancolie et grandeur
- Une narration d’une grande justesse
- Un gameplay au tour par tour moderne et dynamique
- Une technique sans accroc et une vraie finition
- Conclusion : Une lettre d’amour à un grand jeu
- 📢 Et vous, vous y avez joué ?
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Un compte à rebours mortel
Dans Clair Obscur: Expedition 33, vous incarnez une escouade chargés de mener la 33e expédition vers la Peintresse, une entité mystique qui efface chaque année tous les humains ayant atteint l’âge inscrit dans sa fresque. Cette malédiction cyclique plonge le monde dans un compte à rebours mortel. Pour briser cette fatalité, il faut l’affronter. Ce voyage, à la fois onirique et désespéré, mêle mysticisme, poésie et sacrifice dans un univers où chaque année compte, littéralement.
Une ambiance unique, entre poésie, mélancolie et grandeur
Dès ses premières minutes, Clair Obscur: Expedition 33 impose une atmosphère inédite. On pense à du Ghibli sombre, à du Final Fantasy dans sa période mature, à du NieR pour l’introspection — mais sans jamais copier. L’univers est dense, magnifique et habité. La direction artistique est somptueuse, et la mise en scène ose des plans et des silences que peu de studios osent encore. Il n’est pas juste beau, il est fort et marquant.
L’ambiance du jeu ne serait pas aussi grandiose sans sa musique : la bande-son signée Lorien Testard mêle instrumentation orchestrale, touches électroniques et passages choraux poignants. On pense à NieR ou Final Fantasy, mais avec sa propre identité et sa propre force émotionnelle, ce qui donne encore un peu plus au jeu cette impression qu’il est plus qu’un simple hommage.
À noter aussi l’excellent doublage, que ce soit en français ou en anglais. Pour le coup, je suis un grand fan des VO, et pourtant cette fois, je me suis laissé embarquer par la VF.
Une narration d’une grande justesse
Le jeu nous dévoile son lore par de superbes cinématique mais aussi par les échanges au feu de camp entre les personnages. Ces derniers portent une douleur, une quête, une faille. Les dialogues sont ciselés, la narration évite les clichés tout en flirtant parfois avec les codes du genre — pour mieux les détourner.
Et surtout, ça parle de mémoire, de transmission, de deuil. Des sujets universels, traités avec une justesse rare dans le jeu vidéo.
Un gameplay au tour par tour moderne et dynamique
Là où Expedition 33 brille aussi, c’est dans son système de combat. Oui, c’est du tour par tour. Mais chaque personnage possède des mécaniques qui lui sont propres. On ne joue pas juste une compétence : on joue un style. Et ces styles s’imbriquent.
Ajoutez à cela :
- des parades et esquives en temps réel qui maintiennent la tension ;
- une notion de rythme et de gestion active ;
- des effets d’enchaînement et de synergie très satisfaisants à déclencher.
Bref, ça cogne comme un RPG tactique moderne, mais ça respire comme un jeu d’action.
Une technique sans accroc et une vraie finition
Ce qui bluffe aussi, c’est le niveau de finition. Animations fluides, interface élégante, effets visuels maîtrisés. Le jeu tourne bien, ne rame pas, ne bugge pas. Ça devrait être normal, mais ça ne l’est pas toujours. Et ici, ça l’est. Et ça fait plaisir.
Conclusion : Une lettre d’amour à un grand jeu
Ceci n’est pas vraiment un test de Clair Obscur: Expedition 33 — il y en a déjà bien assez de sortis — mais une lettre d’amour à un jeu qui, sans être parfait, est marquant et devrait inspirer de nombreux studios, même les plus gros.
Clair Obscur: Expedition 33 n’invente pas le JRPG moderne, il le réinvente avec sincérité, humilité et une identité forte. C’est un jeu qui a digéré ses influences au lieu de les recopier. Un jeu qui ose la narration frontale et poétique, qui traite de la peur du temps qui passe, de la mémoire et du sacrifice avec une rare élégance. Techniquement, il démontre qu’un studio indépendant peut rivaliser avec les meilleurs en matière de direction artistique et de mise en scène. Côté gameplay, il trouve un équilibre entre tactique et nervosité, grâce à des mécaniques spécifiques à chaque personnage et des éléments d’action bien dosés. L’ensemble forme un tout cohérent, généreux et profondément respectueux du joueur. Alors non, tout n’est pas parfait : certaines zones sont un peu vides, l’interface aurait pu être plus claire, et tout le monde n’accrochera pas à son ton très littéraire. Mais Expedition 33 a quelque chose que trop de jeux AAA n’ont pas : une âme. Et c’est peut-être ce qu’on attendait depuis longtemps. |
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Coup de coeur ! |
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