Réalisé par Mike Flanagan, « Life of Chuck » est un film fantastique et poétique sorti le 11 juin 2025 dans les salles françaises.
Table des matières
Trois actes pour une vie
« Life of Chuck » s’inspire d’une nouvelle de Stephen King issue de son recueil Si ça saigne. Le film se déploie en trois chapitres remontant le fil de la vie d’un homme ordinaire, Chuck Krantz. D’abord évoqué comme une figure presque mythologique dans une Amérique en déclin, Chuck devient peu à peu un être de chair et d’émotions, à mesure que l’on découvre ses souvenirs, ses regrets et ses moments de grâce.
C’est cette construction inversée, audacieuse, qui donne tout son sens au film : on commence par la fin du monde, ou du moins, la fin de quelque chose de précieux… et on remonte jusqu’à l’enfance. Le résultat est profondément humain, touchant, avec cette impression d’assister à un poème visuel sur la fragilité et la beauté de l’existence.
Une ode au temps qui passe
Il serait facile de réduire « Life of Chuck » à une jolie parabole pleine de bons sentiments, mais ce serait passer à côté de la délicatesse de son propos. Le film parle de la mémoire, de la mort, mais surtout de la joie inattendue que l’on peut tirer des petits moments. Ce n’est pas un drame, ni une comédie, ni même un film fantastique au sens strict : c’est un hommage à ce qui nous rend humains, à travers une narration fragmentée mais toujours lisible.
Un casting riche, au service d’une émotion sincère
Le cœur de Life of Chuck repose sur Tom Hiddleston, impeccable dans le rôle de Charles « Chuck » Krantz. Sa performance, délicate et nuancée, traduit parfaitement l’évolution intime du personnage à travers les trois âges de sa vie. Il illumine notamment la scène de danse, empreinte de joie et de vulnérabilité, et rappelle combien l’ordinaire peut être porteur de poésie.
Dans la peau du jeune Chuck, Benjamin Pajak (à 11 ans) offre une fraîcheur étonnante, et Jacob Tremblay (à 17 ans) capte subtilement l’adolescence de Chuck, troublée et pleine d’espoirs.
Le casting secondaire est particulièrement soigné avec Mark Hamill, en guest star dans le rôle du grand père de Chuck, ou encore Maggie Sara, Chiwetel Ejiofor, Karen Gillan, Matthew Lillard, ... Chacun donne vie à cette fresque intime et fantastique.
Une mise en scène magique
Avec Life of Chuck, Mike Flanagan prouve une nouvelle fois sa capacité à conjuguer fantastique et émotion brute. Loin de ses habituelles envolées horrifiques, il signe ici une œuvre intimiste, presque théâtrale par moments – une danse chorégraphiée, une discussion silencieuse devant un café – avec une vraie force poétique.
La photographie, jouant sur des teintes chaudes et des contrastes subtils, accompagne cette atmosphère de rêve éveillé. C’est un film de sensations, plus que d’action ou d’explication.
La bande-son, signée The Newton Brothers, enveloppe le film d’un souffle mélancolique. Elle participe pleinement à l’atmosphère suspendue. Ici encore, l’émotion naît de la retenue.
Une magie toute particulière
« Life of Chuck » est un film inclassable et pourtant universel. Il parle de vous, de nous, de ce que l’on laisse derrière soi. Il fait partie de ces œuvres qui dégagent une magie particulière et qui nous touchent par leur sincérité. On en sort avec un sentiment doux-amer, les yeux pleins d’étoiles… et de larmes. | |
Note : 5/5
|
|